Le
piètre ministre marocain des affaires étrangères
(lui-même, empêtré dans plusieurs scandales
financiers) évoque une solution diplomatique à une
crise dont on ignore à peu près tout dans le pays.
Mohamed Benaïssa , détient un ministère dit de
souveraineté , c'est à dire un département
gouvernemental totalement contrôlé par le Palais
(Makhzen, Roi, forces de sécurité). Le
règlement, dont parle Benaïssa en réponse aux
critiques de l'Espagne de l'UE et de l'OTAN , est
théoriquement une émanation de ce même
Palais.
Ce n'est donc ni l'affaire du parlement, ni celle du gouvernement et
encore moins celle du peuple. Chacun, à l'occasion de cette
affaire de l'îlot Leïla/Perejil, peut constater où
se situe le véritable siège du pouvoir marocain. Il
reste cependant à relever que dans une affaire de cette
gravité, le Roi se tait. Il n'y a pas eu de discours à
la Nation, contrairement à ce qui s'est passé en
Espagne, où les parlementaires ont salué unanimement la
fermeté du chef du gouvernement. Mohammed VI semble être
totalement en touche et il s'avère de manière
dramatique que ce sont les services de sécurité qui
mènent le bal. L'affaire de l'îlot aura eu au moins ce
mérite, celui de nous éclairer sur la grande confusion
qui règne au sommet du pouvoir marocain. Dossier à
suivre, des rebondissements spectaculaires se profilent à
terme, la question du Sahara occidental y contribuera largement avec
la récente désignation de Mohamed Abdelaziz ,
Président de la RASD, en qualité de représentant
du Maghreb au sein de la toute nouvelle Union Africaine (UA) et l'un
des 15 vice-présidents de son conseil de paix et de
sécurité.
Ahmed
BENANI,
Politologue, Lausanne
17 juillet 2002
traducción española, F. Guijarro
El lamentable ministro marroquí de Exteriores (inmerso él mismo en varios escándalos financieros) sugiere una solución diplomática a una crisis de la que el país ignora más o menos todo. Mohamed Benaissa ocupa un ministerio de los llamados "de soberanía", es decir, un departamento gubernamental totalmente controlado por el Palacio (Majzen, Rey, fuerzas de seguridad). El arreglo de que habla Benaissa como respuesta a las críticas de España, de la UE y de la OTAN, teóricamente, emana del mismo Palacio. No es pues un asunto del Parlamento, ni del Gobierno y aún menos del pueblo. Con ocasión de este asunto del islote Leila/Perejil, cualquiera puede constatar donde se sitúa la verdadera sede del poder marroquí. Sin embargo, hay que señalar que ante un asunto de semejante gravedad, el Rey se calla. No ha habido un discurso a la nación, contrariamente a lo que ha sucedido en España, donde los parlamentarios han saludado con unanimidad la firmeza de quien encabeza el Gobierno. Mohammed VI parece estar totalmente fuera de juego y se comprueba de forma dramática que son los servicios de seguridad los que llevan la iniciativa. El asunto del islote habrá tenido al menos este mérito, el de poner de relieve la gran confusión que reina en la cumbre del poder marroquí. Un asunto que habrá que seguir, con repercusiones espectaculares que se perfilan ya, y a lo que contribuirá ampliamente la cuestión del Sáhara Occidental, con la reciente designación de Mohammed Abdelaziz, presidente de la RASD, como representante del Magreb en el seno de la nueva y flamante Unión Africana (UA), y uno de los 15 vicepresidentes de su Consejo de Paz y Seguridad.
Ahmed Benani,
politólogo.
Lausanne, 17 julio 2002.