OPINION
Le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé, une fois de plus, le mandat de la Minurso (Mission de l'ONU pour un référendum au Sahara occidental), pour deux mois, jusqu'au 31 mars prochain. Dans sa résolution 1463 qui a été adoptée le 30 janvier 2003, cette instance a indiqué que la prorogation du mandat " vise à donner aux parties le temps d'étudier " la dernière proposition de James Baker, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Le Conseil de sécurité, présidé par la France, a répondu favorablement à une des demandes de Kofi Annan, contenue dans son rapport S/2003/59, en attendant d'examiner, prochainement, les appréciations de ce responsable et de son envoyé personnel, formulées notamment après la visite de M. Baker, dans la région du Maghreb.
Il n'est pas à exclure dans la période à venir l'apparition de nouvelles manuvres et manipulations, émanant des dirigeants marocains et de leurs alliés, qui siègent au sein du Conseil de sécurité, en particulier la France ou encore des lobbies algériens pro-marocains (et pro-français). L'objectif est, bien évidemment, d'enterrer le " caractère colonial " de la question sahraouie et, par voie de conséquence, le principe de la consultation de la population sahraouie, " sans contraintes administratives et militaires ".
C'est dans ce cadre qu'il faudra, peut-être, inscrire la campagne médiatique, lancée essentiellement par des journaux français influents, tels que Le Monde, Le canard enchaîné et Le Point, entretenant les antagonismes entre la Présidence algérienne et l'institution militaire, ainsi que la confusion sur le contenu de la rencontre Bouteflika-Chirac, qui aura lieu aujourd'hui, mercredi 5 février, et sur un éventuel sommet extraordinaire entre le Chef d'Etat algérien et le roi du Maroc. C'est aussi dans ce même chapitre qu'il faudra relever, éventuellement, l'absence de discernement chez quelques titres algériens qui, se bornant aux présidentielles de 2004, jouent le jeu des adversaires de Bouteflika, et entretiennent les rumeurs, voire les calculs, provenant des médias étrangers pro-marocains. Comme si la question sahraouie, inscrite depuis quatre décennies à l'ordre du jour des Nations unies en tant que dossier de décolonisation-autodétermination, se résumait à un conflit relationnel algéro-marocain ou algéro-français ! Comme si l'analyse " stratégique " sur le dossier sahraoui était appréciée différemment par le président de la République (chef suprême de l'armée), l'institution militaire et la majorité des Algériens ! Et comme si le territoire du Sahara occidental, les militants de son mouvement de libération nationale (Front Polisario) et les dirigeants de la République sahraouie (RASD), étaient inféodés à l'Algérie !
On a tendance à oublier très vite que la position algérienne reste constante et demeure toujours en faveur de la légalité international et du respect de la " décision souveraine " du peuple du Sahara occidental. D'ailleurs, le président Abdelaziz Bouteflika, avant même l'arrivée de James Baker à Alger, a encore réitéré cette position, lors de la visite du Chef d'Etat roumain en Algérie, alors qu'il n'était nullement obligé de se prononcer sur le sujet. Comment pourrait-on, dans ce cas, envisager la possibilité que Bouteflika se déplace en France, pour " trahir " la cause sahraouie, afin de bénéficier du " soutien " des puissances occidentales (lesquelles ?) et donc, pour briguer un second mandat ? De tels calculs empreints de " petitesse ", si l'on tient compte un instant d'une telle vision, porteraient atteinte non seulement aux intérêts de l'Algérie, mais aussi aux intérêts de l'ensemble maghrébin.
Parler de trahison des Sahraouis, c'est parler avant tout de la responsabilité historique de l'Espagne, en sa qualité d'ancienne puissance coloniale au Sahara occidental et de la complicité assassine de certains secrétaires généraux de l'ONU, à l'image de Pérez de Cuellar et de Boutros Boutros Ghali, qui ont obéi à un certain ordre " néo colonial " et aux pratiques de corruption. C'est s'interroger, aujourd'hui, sur la volte-face de l'actuel secrétaire général des Nations unies qui, il n'y a pas si longtemps, avait désigné le Maroc comme la partie qui bloquait le plan de paix au Sahara occidental.
Dans son dernier rapport du 16 janvier, Kofi Annan n'a rien trouvé mieux que de demander " instamment aux parties de ne pas oublier les souffrances que la prolongation du conflit inflige, depuis des années, à des milliers d'innocents, dans le territoire, dans les camps de réfugiés ou parmi les prisonniers de guerre ". Ce responsable donne l'impression d'un homme qui vient de se réveiller d'un long sommeil et qui, subitement, prend conscience des " souffrances " d'un peuple en lutte, qui ne cesse pourtant de réclamer l'application de la seule légalité internationale.
On comprendra davantage les desseins de M. Annan, en lisant le chapitre réservé aux prisonniers de guerre et autres détenus et personnes portées disparues. Le secrétaire général réitère, en effet, sa " profonde préoccupation ", au sujet des 1260 prisonniers de guerre marocains restants, en précisant qu'ils sont " toujours détenus par le Front Polisario ", faisant écho à la demande française et affichant un mépris flagrant vis-à-vis des prisonniers de guerre et autres détenus et disparus de la partie sahraouie. Il s'est juste limiter à citer le cas d'un ancien prisonnier sahraoui, Mohamed Daddach qui, signale-t-il, a été " autorisé à la fin d'octobre 2002 par le Maroc ", à se rendre en Norvège, afin de participer à " une manifestation organisée par une organisation non gouvernementale ". " Je voudrais remercier tous ceux qui ont contribuer à cette réunion familiale, même si elle n'est que temporaire ", indique Kofi Annan, dans son rapport, en se référant à la rencontre de Daddach avec sa mère et sa sur, venues le voir des camps de réfugiés, après une séparation de 27 années. A quoi rime cette hypocrisie aux relents humanistes, si l'intention est de piétiner sur le droit des Sahraouis à choisir " librement " leur destin ? Et si le but assigné, comme ont eu du reste à l'exprimer les premiers concernés, c'est-à-dire les représentants du Polisario et de la RASD, est de vouloir leur imposer un second accord-cadre ou une autonomie " actualisée ", où l'autodétermination est entachée du venin du fait accompli colonial ?
C'est seulement dans sa conclusion que Kofi Annan a essayé de se rattraper un peu, en appelant les parties marocaine et sahraouie à " libérer sans tarder ceux qui sont détenus depuis tellement longtemps " et en se souvenant également des violations du " droit international humanitaire de base ".
Les nouveaux arguments développés par le secrétaire général des Nations unies ne trompent personne. Kofi Annan cherche à forcer la main aux Sahraouis, pour les dépouiller de la seule preuve tangible de l'occupation illégale de leur territoire, à partir de 1975 : les prisonniers de guerre marocains. Ce responsable sait, pourtant, que la libération des prisonniers de part et d'autre, le retour des réfugiés et autres exilés sahraouis dans leur patrie, ainsi que la fin du calvaire pour les peuples sahraoui et marocain, passent par l'application du plan de règlement de 1990-1991 et les accords de Houston de 1997, seuls à même de justifier le maintien du cessez-le-feu. Le secrétaire général devra trouver une meilleure argumentation, pour mettre fin au scepticisme des Sahraouis et de tous ceux, dont les humanistes, qui dans le monde croient encore en l'indépendance des peuples et les choix assumés démocratiquement.
02.02.03
Una vez más, el Consejo de Seguridad de Naciones Unidas ha renovado el mandato de la Minurso (Misión de la ONU para un referéndum en el Sáhara Occidental) para otros dos meses, hasta el 31 de marzo próximo. En su resolución 1463 adoptada el 30 de enero de 2003, este órgano indicó que la prórroga del mandato "quiere dar a las partes tiempo para estudiar" la última propuesta de James Baker, el enviado personal del secretario general de las Naciones Unidas, Kofi Annan. El Consejo de Seguridad, presidido por Francia, respondió favorablemente a una de las peticiones de Kofi Annan, contenida en su informe S/2003/59, en espera de poder examinar próximamente las apreciaciones de este responsable y de su enviado personal, apreciaciones formuladas precisamente tras la visita del señor Baker a la región del Magreb.
No se excluye que en el próximo periodo aparezcan nuevas maniobras y manipulaciones nacidas de los dirigentes marroquíes y sus aliados presentes en el Consejo de Seguridad, particularmente Francia o, también, de los lobbies argelinos pro marroquíes (y pro franceses). Y el objetivo es, evidentemente, enterrar el "carácter colonial" de la cuestión saharaui y, por consiguiente, el principio de consulta al pueblo saharaui, "sin coacciones administrativas ni militares".
Es en este marco donde probablemente habrá que inscribir la campaña mediática lanzada esencialmente por periódicos franceses muy influyentes, como lo son Le Monde, Le Canard Enchaîné y Le Point creando y manteniendo antagonismos entre la Presidencia argelina y la Institución militar, así como la confusión sobre el contenido del encuentro que tendrá lugar hoy miércoles 5 de febrero entre Bouteflika y Chirac, así como una eventual cumbre extraordinaria entre el Jefe de Estado argelino y el rey de Marruecos. También en este mismo capítulo, habrá que destacar eventualmente la ausencia de discernimiento en algunos titulares argelinos que, limitándose a las elecciones presidenciales de 2004, juegan la carta de los adversarios de Bouteflika y mantienen los rumores, y los cálculos, venidos de los medios de comunicación extranjeros pro marroquíes. Así, actúan como si la cuestión saharaui, inscrita en el orden del día de Naciones Unidas desde hace cuatro décadas como expediente de descolonización-autodeterminación, se limitara a un conflicto regional ¡¡¡argelino marroquí o argelino francés!!!. Como si el análisis "estratégico" del expediente saharaui fuese apreciado de manera diferente por ¡¡¡el Presidente de la República (jefe supremo de las Fuerzas Armadas), por la institución militar y por la mayoría de los argelinos!!! Y como si el territorio del Sáhara Occidental, los militantes de su movimiento de liberación nacional (Frente Polisario) y los dirigentes de la República saharaui (RASD) ¡¡¡estuvieran enfeudados a Argelia!!!
Persiste la tendencia a olvidar rápidamente que la posición argelina es constante y todavía sigue del lado de la legalidad internacional y el respeto de la "decisión soberana" del pueblo del Sáhara Occidental. Además, el presidente Abdelaziz Bouteflika, antes incluso de la llegada de James Baker a Argel, reiteró una vez más esta posición durante la visita del Jefe de Estado rumano a Argelia, y eso que no tenía por qué pronunciarse al respecto. En este sentido, ¿cómo se podría barajar la posibilidad de que Bouteflika se desplace hacia Francia para "traicionar" la causa saharaui con el fin de obtener "apoyo" de las potencias occidentales (¿cuáles?) y pretender, así, un segundo mandato? Si tuviéramos en cuenta esta visión aunque sólo fuera por un instante, quedaría obvio que dichos cálculos impregnados de bajeza perjudicarían no únicamente a los intereses de Argelia sino, también, a los intereses del conjunto magrebí.
Hablar de traición a los saharauis es, ante todo, hablar de la responsabilidad histórica de España en su calidad de antigua potencia colonial del Sáhara Occidental, y de la complicidad asesina de ciertos secretarios generales de Naciones Unidas, como lo son Pérez de Cuellar y Boutros Ghali quienes obedecieron a cierto orden "neocolonial" y a la corrupción; hablar de traición es preguntarse, hoy, sobre el súbito cambio de opinión del actual secretario general de Naciones Unidas que, no hace mucho tiempo, había acusado a Marruecos de ser la parte que bloqueaba el Plan de paz en el Sáhara Occidental.
En su último informe del 16 de enero, Kofi Annan no encontró algo mejor que "instar a las partes a no olvidar el sufrimiento que desde hace años causa la prolongación del conflicto, a miles de inocentes en el territorio, en los campos de refugiados o entre los prisioneros de guerra". El responsable parece más bien alguien que acaba de despertar de un largo sueño y, de pronto, toma conciencia del "sufrimiento" de un pueblo en lucha; y que, sin embargo, no deja de reclamar la aplicación de ni más ni menos que la legalidad internacional.
Pero para comprender mejor los designios del señor Annan hay que leer el capítulo reservado a los prisioneros de guerra y otros detenidos y personas consideradas desaparecidas. El secretario general reitera, efectivamente, su "profunda preocupación" respecto al asunto de los 1260 prisioneros de guerra marroquíes restantes, precisando que están "todavía detenidos por el Frente Polisario", haciendo de esta manera eco a la petición francesa y pregonando un claro desprecio a los prisioneros de guerra y otros detenidos y desaparecidos de la parte saharaui. Únicamente se limitó a citar el caso de un ex preso saharaui, Mohamed Daddach, señalando que fue "autorizado a finales de octubre por Marruecos" para viajar a Noruega y participar en "una manifestción organizada por una organización no gubernamental". "Querría dar las gracias a todos los que contribuyeron a esa reunión familiar, aunque sólo fuera temporal" señala Kofi Annan en su informe refiriéndose al reencuentro de Daddach con su madre y su hermana, quienes vinieron a verle desde los campos de refugiados tras una separación de 27 años. Entonces ¿qué significa esta hipocresía de olores humanistas si la intención es pisotear el derecho de los saharauis a elegir "libremente" su destino? ¿si el objetivo determinado, como por otra parte ya lo han expresado los primeros afectados, es decir, los representantes del POLISARIO y de la RASD, es querer imponerles un segundo acuerdo marco o una autonomía "actualizada" donde la autodeterminación está manchada con el veneno del hecho consumado colonial?
Sólo en sus conclusiones fue cuando Kofi Annan intentó rectificarse en lo mínimo y apeló a las partes marroquí y saharaui para que "liberaran sin tardanzas a todos aquellos detenidos desde hace tanto tiempo" y acordándose igualmente de las violaciones del "derecho internacional humanitario de base".
Los nuevos argumentos desarrollados por el secretario general de Naciones Unidas no engañan a nadie. Kofi Annan quiere que los saharauis actúen en contra de su voluntad y así despojarlos de la única prueba tangible de la ocupación ilegal de su territorio desde 1975; esto es, los prisioneros de guerra marroquíes. Y sin embargo el responsable de la ONU sabe que la liberación de los prisioneros de una y de otra parte, el retorno de los refugiados y otros exiliados a su patria así como el fin del calvario para los pueblos saharaui y marroquí, pasan primero por la aplicación del plan de arreglo de 1990-1991 y los acuerdos de Houston de 1997, que son los únicos valederos para justificar la continuación del alto el fuego. El secretario general tendrá que encontrar un argumento mejor para poner fin al escepticismo de los saharauis y de todos aquellos, entre ellos los humanistas, que en el mundo creen todavía en la independencia de los pueblos y en las opciones asumidas democráticamente.
02/02/03