OPINION
La récente visite de Baker dans la région ( 14-17 janvier) et le dernier rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara Occidental ( 16-01-03), soumis au Conseil de Sécurité, confirment une tendance fort préoccupante.
Si pour l'heure, on s'en tient à certaines indiscrétions de diplomates en poste à New York et aux commentaires officieux sahraouis, conjugués avec la panique soudaine qui s'est emparée de notre diaspora, le prestigieux diplomate américain aurait signé l'arrêt de mort du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, tout au moins au regard du droit international. En d'autres termes, l'Envoyé personnel de Kofi ANNAN persiste et signe : une annexion programmée du territoire sahraoui, pompeusement intitulée " Nouvelles propositions de solution politique ".
Le rapport de M. Kofi ANNAN vibre sur la même corde. Outre la mention des aspects humanitaires qui incrimine explicitement le Polisario, le document s'est limité à un appel platonique aux parties. Reconnaissons que le Maroc qui nous est apparu en juillet dernier désavoué par le Conseil de Sécurité est aujourd'hui à l'aise dans sa revendication. Non seulement il a écarté d'un revers de main le Plan de Paix de l'ONU pour le Sahara Occidental et la somme d'une décennie d'efforts, mais il a su également focaliser l'attention du médiateur sur le leurre d'un Sahara autonome dans le cadre de la souveraineté marocaine.
HURLER AVEC LES LOUPS
A l'heure où le cliquetis des armes parait imminent en I R A K, le risque de mettre en hibernation le dossier sahraoui pourrait être une conséquence logique. Devrions nous attendre plusieurs années encore pour gagner au Lotto ?
C'est en termes de rapports de force et d'intérêts que l'avenir de notre pays se jouera. Le droit, les résolutions, l'impact de la solidarité ne constituent qu'un soutien d'appoint dans le Monde d'aujourd'hui. La solution bancale en gestation ne peut acquérir l'adhésion des Sahraouis d'autant plus que le Maroc ne peut se prévaloir d'avoir atteint l'autre rive. Son obstination cache mal les difficultés d'un jeune roi à la merci d'un entourage qui a fait du Sahara sa vache laitière. Cette attitude a été à la fois confortée par le souci du Polisario de vendre l'image d'un mouvement " à la mode " - privilégiant à tout prix la voie des Nations Unies et adoptant une ligne de conduite quasi identique au pacifisme du Dalai Lama - et l'hostilité affichée de longue date par la France à un Etat sahraoui indépendant. Au demeurant, le Maroc a tiré les meilleurs bénéfices d'une situation anachronique qui a pour nom occupation et cessez-le-feu. Douze longues années d'attente en échange de quoi ?
Plus que par le passé, et au risque d'être désavoués par les siens, les leaders sahraouis ne sont-ils pas mis en demeure de tirer les conclusions qui s'imposent et d'hurler avec les loups ? Dans cette perspective, les atouts ne manquent pas, la force du droit et du désespoir.
13.02.03
La reciente visita a la región realizada por el señor Baker (14-17 de enero) y el último informe del Secretario general de Naciones Unidas sobre el Sáhara Occidental (16/01/03) presentado al Consejo de Seguridad, confirman una tendencia muy alarmante.
Si, por el momento, nos atenemos a ciertas indiscreciones de diplomáticos designados en Nueva York y a los comentarios oficiosos de los saharauis, y junto al pánico repentino que se ha apoderado de nuestra diáspora, el prestigioso diplomático americano habría firmado la sentencia de muerte del derecho a la autodeterminación del pueblo saharaui, al menos en lo que toca al derecho internacional. En otras palabras: el Enviado personal de Kofi Annan insiste y firma una anexión programada del territorio saharaui bajo el pomposo título de "Nuevas proposiciones de solución política".
El informe de Kofi Annan vibra sobre la misma cuerda. Excepción hecha de los aspectos humanitarios que incriminan explícitamente al Polisario, el documento se limita a un llamamiento platónico dirigido a las partes. Por lo tanto, reconozcamos que Marruecos, tras su entrada en escena desaprobada en julio pasado por el Consejo de Seguridad, se siente actualmente cómodo en su reivindicación. No sólo apartó de un manotazo el Plan de Paz de la ONU para el Sáhara Occidental y el total de toda una década de esfuerzos, sino que además ha sabido enfocar la atención del mediador sobre el señuelo de un Sáhara autónomo en el marco de la soberanía marroquí.
BAILAR AL SON QUE SE TOCA
En el momento en que el estruendo de las armas parece inminente en Irak, el riesgo de que se ponga en estado de hibernación al expediente saharaui podría ser una consecuencia lógica. ¿Debemos esperar muchos años más para que nos toque la lotería ?
La suerte de nuestro país se jugará en términos de relación de fuerzas e intereses. El derecho, las resoluciones, el impacto de la solidaridad sólo constituyen un apoyo complementario en el Mundo de hoy. Y la solución coja que se está gestando no puede obtener la adhesión de los saharauis, más aún cuando Marruecos no puede presumir de haber alcanzado la otra orilla. Su obstinación disimula muy mal las dificultades de un joven rey a la merced de un entorno que convirtió al Sáhara en su vaca lechera. Actitud que a la vez se ha visto facilitada por la preocupación del Polisario por vender la imagen de un movimiento "a la moda", privilegiando a cualquier precio la voz de Naciones Unidas y adoptando una postura casi similar al pacifismo del Dalai Lama; además de la hostilidad pregonada de hace mucho tiempo por Francia hacia un Estado saharaui independiente. A fin de cuentas, Marruecos ha obtenido las mejores ventajas de una situación anacrónica que lleva por nombre ocupación y alto el fuego. Doce largos años de espera ¿A cambio de qué?
Más que en el pasado, y a riesgo de ser desautorizados por los suyos, ¿los líderes saharauis no están requeridos para sacar las conclusiones que se imponen y bailar al son que se toca? En este sentido, las bazas no escasean, la fuerza del derecho y de la desesperación.
13.02.03