Au moment où l'on commence à reprendre du souffle après les années maigres, où notre peuple, disons le sincèrement, commence à resserrer ses rangs et au moment où nous devons concentrer nos efforts et énergies pour soutenir et soulager nos frères militants à El Aiun, Smara, Dakhla et Assa et se préparer pour célébrer le trentième anniversaire de la proclamation de notre République Sahraouie, à ce même moment nous lisons cet article de Salama Embarek intitulé comparaisons sincères.
Je crois que ce genre d'articles quels que soient les mobiles de son auteur ne contribuent en aucun au soutient de nos militants et militantes dans les territoires occupés, aux campements des réfugiés et ailleurs. De El Aiun je m'attends surtout à voir des photos des manifestations avec les drapeaux nationaux, des photos telles celles de l'enterrement du Martyr Lembarki et des autres militants brandant le drapeau national: leur défi aux forces de répression marocaines est une victoire sans précédant sur laquelle nous il devait avoir écrit.
Je ne comprends pas pourquoi notre frère Salama est aussi préoccupé par ce qui se passe de l'autre côté du mur. Je ne vais en aucun cas l'accuser ou défendre les dirigeants sahraouis ou nous mêmes. Ce qui me paraît un peu confus est cette préoccupation prématurée pour des dirigeants avec lesquels il ne vit . Ce qui nous lie tous, nous Sahraouis, est notre volonté en tant que peuple pour lutter pour la libération de notre pays. A chacun d'apporter sa contribution. Nous devons plus que jamais unir nos efforts et renforcer davantage cette lutte. Les frères laissent de côté, ne serait -ce que momentanément, leurs querelles quand ils sont devant un adversaire commun. Ou disant le d'une autre manière quand j'ai quelque chose à reprocher à mon frère je le lui dis à côté et non pas en présence des autres.
Je ne veux aucunement donner une leçon de morale mais essayer de dire que le sang coule plus que jamais dans notre pays, que notre population ne dort pas paisiblement. Il sait mieux que moi les conditions dans lesquelles vit notre population sous l'occupation: la répression jour et nuit. Je demande à Salama de m'écrire sur ses souffrances, sur sa vie sous l'occupation et sur ses rêves. Il doit me demander de lui écrire sur trente années d'exil, le désert, la séparation des familles et bien sur sur les voies à suivre pour renforcer notre lutte commune.
A Salama je lui dirai simplement qu'il est le bienvenu parmi nous en exil s'il le désire pour voir comment on reçoit nos frères. Il aurait ainsi plus de possibilités pour faire des comparaisons plus objectives mais je lui ajouterai aussi que le combat est là où il se trouve. La place de ceux qui luttent est au paradis.
Hamdi Salek Allal
Campements de Samara le 16 Janvier 2006